DEUXIÈME PARTIE : MORPHOLOGIE

CHAPITRE CINQIÈME

DES PARTICULES

I. - Idée générale

Notion et origine

  1. On donne le nom de particules, dans la plupart des grammaires hébraïques, aux parties secondaires du discours, adverbes, prépositions, conjonctions, interjections.
    N.B. : L’hébreu est plus pauvre en particules que la plupart de nos langues, même que la plupart des autres langues sémitiques.

  2. Au point de vue de leur origine, les particules hébraïques se divisent en deux classes :
    1. Les unes (c’est le petit nombre) sont primitives, c’est-à-dire originellement affectées, par le génie même de la langue, aux fonctions qu’elles remplissent : אָז alors ; לֹא non. Ces éléments primitifs peuvent se combiner pour donner des particules primitives composées : עַל־כֵּן c’est pourquoi.
    2. Les autres sont secondaires, dérivées, c’est-à-dire affectées à leurs fonctions d’adverbes, prépositions, conjonctions, par suite d’une déviation de leur usage primitif.
      • Tantôt ce sont des formes pronominales, verbales ou nominales qui, sans subir aucun changement, prennent la signification propre aux particules : הַרְבֵּה beaucoup, n’est autre que l’infinitif hif‘il absolu de רָבָה.
      • Tantôt ce sont des formes pronominales, verbales ou nominales munies d’afformantes spéciales (ם , ָם, etc.) יוֹמָם pendant le jour (de יוֹם jour)
      • Parfois ce sont des formes pronominales, verbales ou nominales plus ou moins mutilées : עַל sur (de עָלָה ou עָלַי, avec suppression de la 3e radicale) ; certains auteurs rattachent même à des formes nominales les particules préfixes ,(383) ל, כ, ב réduites à une seule lettre.
      • Enfin il y a des particules dérivées et composées, dont les éléments, consistant généralement en des particules primitives jointes à des formes pronominales, verbales ou nominales, sont tantôt réunis par le trait d’union : עַד־אֲׁשֶר jusqu’à ce que, tantôt fondus en un seul mot : מִלְמַעְלָה d’en haut (de מִן de ; ל vers ; מַעְלָה haut). Parfois la particule est composée de deux particules dérivées : אַֽחֲרֵי־אֲׁשֶר après que.
Remarque : Il est difficile, à propos des particules, de bien distinguer où doit finir la grammaire et commencer l’œuvre du lexique. Nous nous appliquerons surtout à mettre en relief les principes généraux de formation des particules et es règles qui président à leur adjonction aux mots qui en peuvent dépendre.

II. - Adverbes

A. Adverbes primitifs

  1. Négation
    1. La négation absolue est לֹא (parfois לוֹא) ne … pas : לֹא כָּתַֽבְתִּי je n’ai pas écrit, לֹא טוֹב pas bon.
    2. La négation prohibitive est אַל, exprimant le conseil ou l’ordre de ne pas faire une chose : אַל־תִּכְתֹּב n’écris pas ; si toutefois il s’agit d’une prohibition absolue, on emploie לֹא תִּגְנֹב :לֹא tu ne voleras point ! (Exode xx, 12)
    3. Il faut aussi mentionner la négation très rare אִי, que l’on rattache à tort à אִי־נָקִי : 1אֵין pas innocent (Job xxii, 30).
    4. Sur les négations אֵין, בֶֽלֶת, בְּלִי, בַּל, cf. [382, c, α].

  2. Doute : אוּלַי si … ne pas, peut-être.

  3. Interrogation
    1. L’interrogation simple est-ce que s’exprime par la particule inséparable ה, dont l’origine est incertaine et que, seule, la ponctuation peut en certain cas, distinguer de l’article (cf. [131-132])
      • La ponctuation ordinaire est הֲשֹׁמֵר אָחִי אָנֹֽכִי : הֲ suis-je le gardien de mon frère ? (Genèse iv, 9).
        N.B. : Une fois on a הַ avec redoublement de la consonne qui suit : הַיִּיטַב est-il bon ? (Lévitique x, 19). On a aussi, en certaines éditions, הַמִבְּלִי est-ce que sans … ? (Exode xiv, 11)
      • Devant une consonne munie d’unsheva simple ou composé, le ה prend la voyelle a : הַלְמַֽעַנְךָ est-ce qu’à cause de toi … ? (Job xviii, 4). (toutefois, pour les gutturales ponctuées , cf. infra)
        NB. :
        1. Souvent, lorsque la consonne qui suit le ה a un sheva simple et que le ה n’est pas muni d’un accent prépositif [36, A, b], on donne à la particule un métheg grave [31, B, b] que certaines éditions placent avant la voyelle, pour le distinguer du métheg que prendrait l’article : הַֽכְזוֹנָה est-ce que comme une prostituée … ? (Genèse xxxiv, 31 édition Baer)
        2. Plus souvent, on redouble la consonne qui suit le ה, surtout quand ce redoublement ne peut pas entraîner la confusion du ה interrogatif avec le ה article : הַבְּדֶֽרֶךְ est-ce que dans la voie … ? (Ézéchiel xx, 30). On a même : הַרְּאִיתֶם avez-vous vu ? (Samuel I ;x, 24).
        3. De même avec un sheva composé (au moins dans certaines éditions) הַצֳּֽרִי est-ce que du baume … ? (Jérémie viii, 22 ; dans Baer הַצֳרִי).
        4. Ces principes sont très diversement appliqués dans les cas particuliers et dans les différentes éditions.
      • Devant une gutturale non ponctuée (a long) ou , le prend la voyelle a : הַעֵת est-ce le temps ? (Haggaï i, 4 ; הַֽחִיִּיתֶם avez-vous laissé vivre ? (Nombres xxxi, 15 ;
        N.B. : avec le nom divin יהוה, on a הַֽיְהֹוָה, pour הַֽאֲדֹנָי [cf. 35]
      • Devant une gutturale ponctuée (a long) ou , le ה prend la voyelle è : הֶאָֽנֹכִי est-ce moi ? (Nombres xi, 12 .
    2. L’interrogation négative est הֲלֹא est-ce que … ne … pas ? (une fois הֲלֹה : Deutéronome iii, 11 )
    3. Autre interrogation complexe : הֲגַם est-ce qu’aussi ?

  4. Adverbes renforçant une affirmation, une question, un désir.
    אֵפוֹא (parfois אֵיפוֹא, אֵפוֹ)maintenant, alors, donc : אַיֵּה אֵפוֹא où donc … ? (Juges ix, 38)
    נָאdonc, de grâce employé surtout avec l’impératif et le cohortatif :
    אִמְרִי־נָאdis donc … (Genèse xii, 13)
    אֵֽלֲכָה־נָאque j’aille donc (Exode iv, 18)
    )אַֽחֲלַי (אַחְלַיOh ! que (utinam) :
    אַחְלַי יִכֹּֽנוּ דְרָכָיOh ! Que mes voies soient rectifiées ! (Psaumes cxix, 5)

  5. Adverbes de lieu
    1. Particule interrogative où : אֵי, élément commun aux particules et aux pronoms [cf. 139], contracté de אַי, écrit אֱהִי dans Osée xiii, 10/14. Il est souvent fortifié par des désinences emphatiques : אַיֵּה ,אַֽיִן, qui ne se rencontre guère que précédé de la préposition מֵאַֽיִן אַתֶּם  : [384] מִן d’où êtes-vous ? Genèse xxix, 4.
      אַֽיִן est parfois contracté en אָן (que l’on trouve seul ou avec d’autres prépositions que מִן).
      אָן est souvent complété par ה-ָ locatif se rapportant surtout au lieu où l’on va : (אָנֶה) אָֽנָה (latin quo). On a aussi אֵיפֹה où ? dans lequel la particule interrogative אֵי est complétée par une particule locative [cf. beta] ;אֵי־זֶה ou אֵי זֶה (parfois écrit אֵיזֶה) dans lequel la particule est complétée par le pronom démonstratif.
    2. Autres adverbes de lieu :
    הֵֽנָּהici (où l’on va et où l’on est)
    (élément הֵן commun aux pronoms, [123, d] avec ה-ָ locatif)
    זֶהici élément pronominal [129, a]
    הֲלֹםici
    פֹּהici
    שָׁם
    שָׁמָּהlà (où l’on va et où l’on est) (ה-ָ locatif)
    הָֽלְאָה (surtout où l’on va ; se dit d’un endroit éloigné)

  6. Adverbes de temps
    מָתַיquand ? (particule commune aux formes pronominales [135]}
    אָזalors (אֲזַי Psaumes cxxiv, 3/5)

  7. Adverbes de manière
    L’élément fondamental est la lettre כ. Sous la forme de particule préfixe et inséparable כְּ, elle est surtout employée comme préposition [383] ; en certains cas toutefois, elle a le sens adverbial de ainsi (Genèse xliv, 18). Le plus souvent, le כ adverbial est fortifié par un élément emphatique :
    כֹּהainsi
    כֵּןainsi
    כָּֽכָהainsi (avec redoublement du כ)
    אָכֵן ,אַךְsûrement, seulement, cependant
    אֵיכָֽכָה ,אֵיכָה ,אֵיךְcomment ? avec la particule interrogative
    Sur כְּמוֹ, rarement adverbial, cf. [385, a]

  8. Il faut aussi ranger parmi les adverbes (cf. pourtant [395, b]) הִנֵּה ,הֵן voici.

B. Adverbes secondaires dérivés

  1. Adverbes munis de désinences caractéristiques
    Désinence ם-ָ :
    אוּלָםà l’opposé, au contraire, mais
    אָמְנָםen vérité
    רֵיקָםen vain
    etc.

    Désinence ם (וֹם) :
    פִּתְאֹםsoudain
    (שִׁלְשׁוֹם) שִׁלְשֹׁםavant-hier
    etc.

    Désinence ה-ָ (locatif ou temporel) :
    מַֽלְעָהen haut
    פְּנִֽימָהvers l’intérieur
    יָמִֽימָהpériodiquement, annuellement (de יָמִים, pluriel de יוֹם jour)
     dans la locution מִיָּמִים יָמִֽימָה
    עַתָּהmaintenant (pause : עָֽתָּה ; de עֵת temps)
    etc.

    Désinence ית-ִ  :
    אֲהֹֽרַנִּיתen arrière
    קְדֹרַנִּיתen habit de deuil
    etc.

  2. Formes verbales employées adverbialement Ce sont surtout des infinitifs absolus hif‘il
    הַרְבֵּהbeaucoup (de רָבָה s’accroître
    הַשְׁכֵּםtôt, de bonne heure (de הִשְׁכִּים se lever tôt)
     (ou הַשְׁכֵים ; une fois אַשְׁכֵּים, Jérémie xxv, 3)
    etc.

  3. Formes nominales employées adverbialement
    1. Négation
      בַּלne … pas (étymologie rien, négation poétique)
      בְּלִי ne … pas (étymologie néant, destruction)
      בִּלְתִּי ne … pas (étymologie néant)
      טֶֽרֶםpas encore
      אֶֽפֶסplus de (étymologie extrémité)
      אֵין[il n’y a] pas de (état construit de אַֽיִן néant
       Cette négation renferme essentiellement le verbe être :
       אֵין עוֹזֵר (Psaumes xxii, 12) rien pour m’aider
       אַֽיִן est d’un emploi beaucoup plus rare (Nombres xx, 5)
       Ces deux particules s’emploient pour n’importe quel temps.

    2. Affirmation
      יֵשׁil y a (avec le maqef יֶשׁ־).C’est la contrepartie de אֵין.
       Pas plus que ce dernier, יֵשׁ ne renferme la notion de temps ;
      cette notion est déterminée par le contexte.

    3. Lieu
      אַחַרen arrière
      אָחוֹרen arrière
      עַלen haut (עָל, Osée vii, 16)
      תַּֽחַתau-dessous (pause : תָּֽחַת)
      בַּֽיְתָהà l’intérieur
      דֶּֽרֶךְsur le chemin
      מֵסַבalentour
      מְסִבּוֹתalentour
      סָבִיבalentour
      פָּנִיםen face
      קֶֽדֶםpar devant
      etc.

    4. Temps
      הַיּוֹםaujourd’hui
      אֶֽמֶשׁla nuit dernière, hier soir
      יַחְדַּו ,יַֽחַדen même temps (rarement : יַחְדָּיו)
      S’emploie aussi du lieu et dans tous les sens de ensemble
      כְּבָרdéjà, il y a longtemps
      מָחָרdemain, prochainement
      עַדindéfiniment (pause : וָעֶד)
      (עֹד) ,עוֹדlongtemps, encore
      תָּמִידtoujours
      (תְּמֹל) ,תְּמוֹלhier
      (אִתְמוֹל ,אֶתְמוּל) ,אֶתְמוֹלhier
      בֹּֽקֶרau matin, demain matin
      פֶּֽתַעtout à coup
      קֶֽדֶםautrefois (cf. d, γ)

    5. Manière
      אֲבַלà la vérité, mais, cependant
      אַטdoucement
      מִישׁוֹרavec justice, exactement
      מֵישָׁרִיםavec justice, exactement
      יֶֽתֶרextraordinairement
      מְאֹדbeaucoup
      מְעַטun peu
      שָׁוְאen vain
      אָמֵןen vérité
      קַלrapidement
      רַקseulement
      Formes féminines :
      מְהֵרָהvite
      רִשֹׁנָהd’abord
      רַבָּהbeaucoup (de même רַב)
      נִפְלָאוֹתmerveilleusement
      etc.

  4. Adverbes composés de prépositions
    1. affirmation
      לָהֵןà cause de cela

    2. Lieu
      אֵי מִזֶּהd’où ? (cf. [130, 5])
      מֵאֵן ,מֵאַֽיִןd’où ?
      בָּזֶהici
      מִזֶּהd’ici
      מִפּוֹ ,מִפֹּהd’ici
      עַד־הֲלֹםjusqu’ici
      עַד־פֹּהjusqu’ici
      עַד־הֵֽנָּהjusqu’ici (parfois עֲדֶֽנָה ou même עֲדֶן)
       s’emploie souvent pour le temps, cf. gamma
      מִשָּׁםde là
      עַד־כֹּהjusqu’ici (cf. gamma)
      לְמַֽעְלָהen haut
      מִמַּֽעַלlà-haut, en haut
      מִלְמַֽעְלָהd’en haut
      לִפְנִֽימָהvers l’intérieur
      מִפְּנִֽימָהdedans
      מֵעַלd’en dessus
      מִתַּֽחַתd’en dessous
      מִנֶּֽגֶדvis-à-vis
      מִסָּבִיבtout autour, de tous côtés
      etc.

    3. Temps
      מֵאָזdepuis lors
      אַחַר כֵּןensuite
      אַֽחֲרֵי־כֵןensuite
      מֵאַֽחֲרֵי כֵןensuite
      עַד־אָֽנָהjusqu’à quand ?
      עַד־כֹּהjusqu’à maintenant
      עַד־הֵֽנָּהjusqu’à maintenant (cf. beta)
      לְפָנִיםautrefois
      מִקֶּֽדֶםdepuis les jours anciens
      etc.

    4. Manière
      בְּכֹהainsi
      עַל־כָּכָהà ce sujet
      בְּכֵןainsi
      עַד־לְמַֽעְלָהau plus haut point
      לְבַדseulement, séparément
      etc.

III. - Prépositions

A. Prépositions préfixes

Un certain nombre de prépositions d’un emploi très fréquent sont constituées par une simple lettre que l’on joint comme préfixe au mot qu’elles régissent.
  1. Préfixes ל, כ, ב
    ב dans, à l’intérieur de, au milieu de, sur, à (en parlant d’un lieu), par, au moyen de ;
    כ comme, selon, à la manière de, environ, etc. ;
    ל à (dans le sens du datif), jusqu’à, vers.
    Ces particules ont une grande importance pour suppléer à l’absence de cas dans le nom hébreu ; ל correspond assez bien au datif, ב a beaucoup des sens de l’ablatif. Sur le rôle du ל joint à l’infinitif pour former un gérondif, cf. 182.
    L’origine de ces particules est inconnue.
    1. Ces particules semblent avoir eu primitivement la voyelle a ; cette voyelle n’est demeurée que dans un tout petit nombre de cas.
    2. Devant une consonne munie d’une voyelle, la voyelle a fait place à un sheva simple : בְּדָבָר par une parole ; כְּדִבְרֵי comme les paroles de… ; לְדָבָר à une parole.
      Très exceptionnellement, avec un י muni de la voyelle i, on a :
      בִּיקְּרוֹתֶֽיךָ parmi tes bien-aimées (pour בְּיִקְּ׳, Psaumes xlv, 10 ; édition Baer בְּיִקְּ׳) ;
      לִיקְּהַת au respect de … (Proverbes xxx, 17 ; Baer לְיִקְּ׳) ;
      כִּֽיתְרוֹן comme la supériorité (Ecclésiaste ii, 13 ; Baer כְּיִתְ׳).
    3. Devant une consonne munie d’un sheva simple,
      • la voyelle a s’est généralement adoucie en i : בִּדְבָרִים par des paroles ; כִּדְבָֽרְךָ selon ta parole ; לִדְבָרַי à mes paroles.
      • On trouve quelques exemples dans lesquels la voyelle a s’est maintenue devant une gutturale munie du sheva simple (cf. 58, 59) : בַּעְיָם רוּחוֹ de l’ardeur de son souffle (Isaïe xi, 15) ; לַחְצֹב pour tailler.
      • Le י ponctué sheva perd sa valeur de consonne après la voyelle i de la préformante, et cette voyelle devient longue : בִּיהוּדָה (pour בִּיְהוּדָה) en Judée ; לִיהוּדָה à Juda ; כִּיקוֹד comme un incendie (Isaïe x, 16, pour כִּיְקֹד).
    4. Devant une gutturale munie d’un sheva composé, le préfixe prend la voyelle qui entre dans la composition du sheva ; לַֽהֲרֹג pour tuer ; בֶּֽאֶמֶת en vérité ; כַּאֲשֶׁר comme.
    5. Avec א, les choses se passent généralement comme avec les autres gutturales. Dans certains mots toutefois, l’א devient quiescent après la voyelle du préfixe (63, D).
      Tantôt cette voyelle demeure brève, comme dans plusieurs formes du mot אָדוֹן maître : בַּֽאדֹנִי par mon maître ; לַֽאדֹנִי à mon maître ; כַּֽאדֹנָיו comme ses maîtres ; de même avec le pluriel de majesté אֲדֹנָי Seigneur : לַֽדֹנָי etc., mais on a : לַֽאֲדֹנֵי aux maîtres de … ; לַֽאֲדֹנֵיהֶם à leurs maîtres, etc.
      Tantôt cette voyelle s’allonge, comme avec le pluriel אֳלֹהִים (avec le singulier אֳלוֹהַּ on a לֶֽאֶלוֹהַּ ; mais לֵאלֹהוֹ à son dieu) : בֵּֽאלֹהִים (pour בֶּֽאֶל׳), לֵֽאלֹהִים, כֵּֽאלֹהִים, etc. ; de même dans la formule לֵֽאמֹר (pour לֶֽאֶמֹר) pour dire, en disant.
      En dehors de ces cas très fréquents, trouve exceptionnellement בָּֽארוּמָה (pour בַּֽאֲר׳, Juges ix, 41) dans Arumah ; etc.
      N. B. — Devant le mot יהוה, les préfixes sont ponctués לַֽ, כַּֽ, בַּֽ parce qu’on est censé lire בַּֽאדֹנָי, etc. (35). Si on adopte la lecture יַֽהֲוֶה, les particules doivent être munies du sheva simple : בְּיַֽהֲוֶה, etc.
    6. Lorsqu’on place ces particules devant un mot qui doit avoir l’article, on n’écrit pas le ה de l’article, mais on donne à la particule la voyelle que devrait avoir l’article, et, s’il y a lieu, on redouble la consonne suivante (131-132) : בַּדָּבָר (pour בְּהַדָּ׳) par la parole ; לָאִישׁ (pour לְהָאִ׳) à l’homme, etc. Les exceptions à cette règle sont peu nombreuses :
      בְּהַשָּׁמַֽיִם (Psaumes xxxvi, 6) dans les cieux ;
      לְהַֽחוֹמָה (Néhémie XII, 38) sur le mur ;
      כְּהַיּוֹם הַזֶּה (Genèse xxxix, 11) en ce jour-là.
    7. La règle précédente s’applique parfois avec le ה préfixe des formes verbales hif‘il, hof‘al, hitpa‘el et nif‘al (infinitif et impératif) :
      וּבִכָּֽשְׁלוֹ (pour וּבְהִכָּֽ׳ et dans le chanceler de lui (lorsqu’il chancelle), Proverbes xxiv, 17) ;
      לָבִיא (pour לְהָבִיא) pour emmener, Jérémie xxxix, 7.
    8. La voyelle primitive a reparaît allongée en certains cas immédiatement avant l’accent tonique. Ainsi :
      • Avec le pronom démonstratif, on a :
        בְּזוֹת, בָּזֶה (parfois בָּזוֹת), בָּאֵֽלֶּה (et בְּאֵֽלֶּה) ;
        לָזוֹת, לָזֶה (et לְזוֹת), לָאֵֽלֶּה (et לְאֵֽלֶּה) ;
        כָּזוֹת, כָּזֶה (et כְּזוֹת), כָּאֵֽלֶּה (et כְּאֵֽלֶּה) ;
        les formes avec ā s’emploient surtout devant les grands accents disjonctifs.
      • La particule ל prend en outre cette voyelle ā :
        1. devant les infinitifs monosyllabiques עי, עו, עע, ou פנ et פי mil‘el : לָבוֹא pour aller ; לָגֶֽשֶׁת (de [422] נָגַשׁ) pour s’approcher.
          Cette voyelle ā demeure même quand l’infinitif est suivi d’un complément :
          לָבֹא אֶפְרָֽתָה (Genèse xlviii, 7) pour aller (c.-à-d. en allant) à Éphrath ;
          לָמוּג לֵב pour le se fondre du cœur (c.-à-d. pour que le cœur se fonde)(Ézéchiel xxi, 20) ;
          on a toutefois לְצֵאת בְּנֵי־יִשְׂרָאֵל de la sortie (mot à mot du sortir) des enfants d’Israël (Rois I vi, 1) ;
          etc.
        2. devant des substantifs, dans des locutions telles que :
          פֶּה לָפֶה d’un bord à l’autre (Rois II x, 21) ;
          בֵּין מַֽיִם לָמָֽיִם entre eaux et eaux (Genèse i, 6) ;
          מִדּוֹר לָדוֹר de génération en génération (Isaïe xxxiv, 10) ;
          יִֽהְיֶה לָבוּז il sera objet de mépris (Proverbes xii, 8) ;
          לָנֶֽצַח à jamais, etc.
    N. B. :
    1. Sur la jonction des particules ל, כ, ב au pronom interrogatif, cf. 137, d.
    2. Sur la jonction des particules ל, כ, ב aux pronoms suffixes, cf. 388.

  2. Particule מִן־ (toujours avec le maqéf, sauf Exode ii, 7) de (dans le sens de ex, ab), à part de, plus que, etc. ; elle a une forme poétique assez fréquente מִנִּי (deux fois מִנֵּי, Isaïe xxx, 11). Très souvent elle est réduite à la lettre préfixe מ :
    1. Devant une consonne non gutturale, le מ est ponctué i bref et, par suite de l’assimilation du ן final de מִן (44, c), la consonne est redoublée : מִמִּי de qui ? מִבְּנֵי des enfants de …
      Exceptionnellement le redoublement est supprimé après מִ pour certaines consonnes munies d’un sheva simple (50, a, p) : מִגְבוּרָתָם (Ézéchiel xxxii, 30) à cause de leur puissance.
    2. Devant un י muni d’un sheva, la particule מ prend la voyelle i, et le י, perdant sa valeur de consonne, ne sert qu’à allonger cette voyelle : מִֽיהוּדָה de Judée.
      Exceptionnellement on a :
      מִיְּשֵׁנֵי des endormis de … (Daniel xii, 2) ;
      מִיְּרֻשָּֽׁתְךָ de ton héritage (Chroniques II xx, 11).
    3. Devant une gutturale ou un ר, l’absence de redoublement est compensée par l’allongement et l’altération de i en ē (56) : מֵאִישׁ de l’homme.
      Ainsi en est-il en particulier :
      • devant le ה article : מֵהָעוֹף de l’oiseau (Genèse vi, 20) ;
      • devant le nom divin יהוה que l’on est invité à lire [53] מֵֽיְהוָֹה :אֲדֹנָי ; si on lit יַֽהֲוֶה, il faut dire מִיָּֽהֲוֶה.
      Exceptionnellement la voyelle i bref demeure (avec redoublement virtuel 57, y, a) devant ח dans מִחוּץ en dehors de ; מִחוּט d’un fil (Genèse xiv, 23) ; devant ה dans מִֽהְיֹת d’étre.
      En quelques autres cas, il y a des hésitations dans la tradition massorétique.
    N. B. :
    1. Il ne paraît pas y avoir de règles précises pour le choix entre מִן et מִ ; peut-être מִן est-il plus fréquent devant les substantifs dépourvus d’article, מִ (מֵ) devant les substantifs qui ont l’article.
    2. Sur l’adjonction de cette particule aux suffixes, cf. 388, c.

B. Autres prépositions primitives.

  1. כָּמוֹ comme, forme emphatique et séparable du préfixe כְּ ; employée surtout devant les suffixes (388, b), on la trouve abrégée en כְּמוֹ devant les noms.

  2. אֵת, signe de l’accusatif, qui présente trois formes :
    • אֵת, quand elle n’est pas réunie au mot suivant par le maqéf (une fois, Job xli, 26, on a אֵת avec le maqéf) ;
    • אֶת־ avec le maqéf (trois fois אֶת sans maqéf : Psaumes xlvii, 5; Psaumes lx, 2 ; Proverbes iii, 12) et certains suffixes ;
    • אוֹת (ou אֹת) avec les autres suffixes (cf. 389, a).
    N. B. — Au point de vue de son origine, cette particule paraît se rattacher aux éléments démonstratifs ; aussi est-elle parfois employée comme pronom démonstratif : אֶת־מְקוֹם כִּסְאִי voici la place de mon trône (Ézékiel xliii, 7) ; où comme adjectif démonstratif avec un pronom ou un nom sujet :
    אֵֽין־אֶתכֶם אֵלַי vous n’êtes pas [revenus] vers moi (Haggaï ii, 17) ;
    לֹא־יִקָּרֵא עוֹד אֶת־שִׁמְךָ אַבְרָם ton nom ne sera plus appelé Abram (Genèse xvii, 5).

  3. אֵת avec, qui présente quatre formes :
    • אֵת quand il n’est pas relié au mot suivant par le maqéf ;
    • אֶת־ avec le maqéf et certains suffixes ;
    • אִתּ avec les autres suffixes.
    • L’influence de la particule de l’accusatif a amené une certaine confusion de formes et l’on trouve, avec des suffixes (389, b), (אֹת) אוֹת dans le sens de avec.
    N. B. — Cette particule paraît se rattacher à une racine 2אנת ; de là le redoublement du ת devant certains suffixes.

C. Prépositions secondaires dérivées

  1. Formes nominales généralement employées comme prépositions. Quand elles ne sont pas complétées par une autre particule (cf. c, a), ces formes nominales sont à l’état construit devant le nom gouverné par la préposition ; bien plus, on emploie assez souvent l’état construit pluriel.

    1. Certaines de ces formes sont constamment au singulier :
      בִּלְתִּי, בְּלִיsans
      בַֽעַדauprès, derrière, autour, entre, au milieu, pour
      זוּלָתִיhormis, excepté (une fois זוּלַת, sans la désinence du génitif, Rois II xxiv, 14)
      חֵֽלֶףau lieu de
      יַֽעַןà cause de
      (מוֹל) מוּלdevant, en présence de, à l’opposé de, contre
      נֶֽגֶדdevant
      נֹֽכַחdevant, à l’opposé de
      עִםavec

    2. D’autres formes sont employées, tantôt au singulier, tantôt au pluriel :
      בַּיןentre (devant les suffixes בַּינֵי ou בַּינוֹת, 390, c, s)
      אַחַרaprès (parfois אַֽחֲרֵי, toujours avec les suffixes, 390, e, p)
      אֶל־ et אֶלvers (אֲלֵי, אֵלֵי avec les suffixes, 390, c, y, parfois אֳלֵי avec d’autres mots)
      עַדjusqu’à (עָדֵי avec les suffixes, 390, c, y; souvent עֲדֵי avec d’autres mots, surtout en poésie)
      עַלsur עֲלֵי, עָלֵי avec les suffixes, 390, c, y ; souvent עֲלֵי avec d’autres mots, surtout en poésie)
      תַּֽחַתsous (תַּחְתֵּי avec les suffixes)
      etc.

  2. Formes nominales accidentellement employées comme prépositions
    אֵֽצֶלà côté de
    בֵּיתà l’intérieur de
    דֶּֽרֶךְdans la direction de
    סְבִיבautour de
    עֻמַּתprès de
    etc.

  3. Prépositions composées

    1. Certaines prépositions sont complétées par une des particules très simplesעַל ,מִן ,אֶל ,ל  חוּץ מִן en dehors de ; סָבִיב ל autour de ; etc.

    2. En d’autres cas, l’élément principal de la préposition est précédé d’un préfixe ou d’un enclitique qui peuvent en modifier le sens :
      מֵעֵֽבֶרau-delà de
      כְּעַלcomme au-dessus de
      לְנֶֽגֶדdevant
      מֵאַֽחֲרֵיpar derrière
      לִפְנֵיdevant
      etc.

    3. Prépositions plus complexes לְמִתַּֽחַת au-dessous de (תַּחַת ,מִ ,לְ) ; מִלִּפְנֵי de devant (פְּנֵי ,לְ ,מִ).

IV. - Addition des suffixes aux adverbes et prépositions

A. Adverbes

Lorsqu’on joint aux suffixes les rares adverbes עוֹד ,אֵי ,אֵין ,יֵשׁ, qui sont susceptibles d’une telle construction, la locution qui en résulte renferme toujours l’idée du verbe être ; c’est sans doute pour cette raison que ces particules prennent une partie de leurs suffixes à la façon des noms, mais une autre à la façon des verbes (V. G. נִי pour première personne singulier ; emploi du נ épenthétique, etc.) :
יֵשׁ :יֶשְׁךָtu es ;
 יֶשְׁנוֹil est (נ épenthétique ?) ;
אַין :אֵינֶֽנִּיje ne suis pas ;
 אֵֽינְךָtu n’es pas ;
 אֵינֵךְtu n’es pas (féminin) ;
 אֵינֶֽנּוֹil n’est pas ;
 אֵינֶֽנָּהelle n’est pas ;
 אֵינֶֽנּוּnous ne sommes pas ;
 אֵינְכֶםvous n’êtes pas ;
 (אֵינֵֽמוֹ) אֵינֵֽימוֹils ne sont pas, ici, la particule prend la forme du pluriel (cf. 390, c).
אֵי :אַיֶּֽכָּהoù es-tu ?
 אַיּוֹoù est-il ?
 אַיָּםoù sont-ils ?
עוֹד :עוֹדֶֽנִּיje suis encore (toutefois : בְּעוֹדִי tant que je suis Psaumes civ, 33 ;
מֵֽעוֹדִי depuis que je suis Genèse xlviii, 15)
 עֽוֹדְךָtu es encore ;
 עוֹדֶֽנּוּnous sommes encore ;
 עוֹדָםils sont encore ;
הִנֵּה :הִנֵּֽנִי ,הִנְנִיme voici, (הִנֶּֽנִּי Genèse xxii, 7) ;
 הִנְּכָה ,הִנְּךָte voici (pause הִנֶּֽךָ) ;
 הִנָּךְte voici (féminin) ;
 הִנּוֹ ,הִנֵּֽהוּle voici ;
 הִנֵּֽהִי (?)la voici
 הִנֶּֽנּוּ ,הִנֵּֽנוּ ,הִנְנוּnous voici ;
 הִנְכֶםvous voici ;
 הִנָּםles voici ;

B. Prépositions préfixes

  1. ב et ל suivent à peu près la même flexion. On a :
    1. au singulier : בִי et לִי ; בְךָ et לְךָ (לְכָה) ; à la pause בָּךְ et לָךְ que le contexte seul permet de distinguer de la deuxième personne singulier féminin ; בָּךְ et לָךְ ; בּוֹ et לוֹ ; בָּהּ et לָהּ.
    2. au pluriel, on emploie assez souvent des formes emphatiques et des voyelles de liaison, ailleurs inusitées, peut-être pour allonger le mot : בָּֽנוּ et לָֽנוּ (voyelle de liaison ā) ; בָכֶם et לָכֶם (voyelle de liaison ā devant les suffixes graves) ; בָּכֶן (?) et לָכֶֽנָה (pas d’exemples de לָכֶן) ; בָּם, à côté de בָּהֶם, et לָהֶם (une fois לָהֵֽמָּה ; souvent en poésie לָמוֹ, peut-être employé quelque fois pour לוֹ) ; בָּהֶן> (בָּהֵן, בָּהֵֽנָּה) et לָהֶן (לָהֵֽנָּה).

  2. כ prend devant la plupart des suffixes la forme emphatique כָּמוֹ (385, a). On a :
    1. au singulier כָּמֹֽנִי (נִי suffixe verbal, peut-être adopté par raison d’euphonie) ; כָּמֽוֹךָ (כָּמֹֽכָה) ; כָּמֹוֹךְ (?) ; כָּמֽוֹהוּ ; כָּמֽוֹהָ ;
    2. au pluriel כָּמֹֽנוּ ; כָּכֶם, כְּמֹכֶם (l’avancement de l’accent sur le suffixe grave entraîne la chute de la première voyelle de כָּמוֹ) ; pas d’exemple pour le suffixe de la deuxième personne pluriel féminin ; כָּהֵם, כָּהֶם, כָּהֵֽמָּה et כְּמוֹהֶם ; כָּהֵן, כָּהֶן, כָּהֵֽנָּה.

  3. Devant un certain nombre de suffixes légers, la particule מִן se redouble ; on a une forme מִמֶּן pour מִנְמֶן, avec assimilation du premier נ et altération du deuxième i en é (82, c); devant les suffixes, le second ן se comporte comme le נ épenthétique dans les imparfaits. On a :
    1. au singulier מִמֶּֽנִי (rarement מִֽנִּי ou מֶֽנִּי ; la particule מִן prend le suffixe verbal נִי) ; מִמְּךָ adouci de מִמֶּֽךָ, que l’on retrouve à la pause ; מִמֵּךְ ; מִמֶּֽנּוּ (exceptionnellement מֶֽנְהוּ, Job iv, 12 et מִנֶּֽהוּ, Psaumes lxviii, 24) ; מִמֶּֽנָּה ;
    2. au pluriel מִמֶּֽנּוּ ; מִכֶּם ; pas d’exemple pour la deuxième personne pluriel féminin ; מִנְּהֶם (avec redoublement euphonique ; 49, b, a) et מֵהֶם (מֵהֵֽמָּה) ; מֵהֶן ou מֵהֵן (מֵהֵֽנָּה).
    N. B. : On ne peut donner une raison satisfaisante du redoublement de la particule devant les suffixes légers.

C. Autres prépositions primitives

  1. אֵת, signe de l’accusatif
    En joignant cette particule aux suffixes, on peut faire du complément pronominal du verbe un mot distinct (185, A). Devant la plupart des suffixes, אֵת devient אוֹת. (אֹת) : אוֹתִי ; אֹתְךָ (pause אֹתָֽךְ ; une fois אֹתָֽכָה) ; אֹתָךְ ; אֹתוֹ ; אֹתָהּ ; אֹתָֽנוּ ; אֶתְכֶם (rarement אוֹתְכֶם) ; pas d’exemple pour la deuxième personne pluriel féminin ; אֹתָם (rarement אֶתְהֶם ou אֹתְהֶם) ; אֹתָן ou אֹתָֽנָה (rarement אֶתְהֶן, אוֹתְהֶן).

  2. אֵת avec, devient אִתּ (de la racine אנת [385, c, N. B.]) devant les suffixes : אִתִּי ; אִתְּךָ (pause אִתָּךְ) ; אִתָּךְ (mais מֵאִתֵּךְ) ; אִתּוֹ ; אִתָּהּ ; אִתָּֽנוּ ; אִתְּכֶם ; אִתָּם ; à côté de ces formes normales on a souvent, comme avec le signe de l’accusatif (385, c) אוֹתִי ; אוֹתְךָ (אוֹתָךְ) ; אוֹתָךְ ; אוֹתוֹ ; אוֹתָֽנוּ ; אוֹתָם.

D. Formes nominales employées généralement comme prépositions

  1. Très exceptionnellement ces prépositions prennent leurs suffixes à la façon des verbes : בַּֽעֲדֵנִי autour de moi (seulement Psaumes cxxxix, 11 ; ailleurs בַּֽעֲדִי) ; תַּחְתֵּֽנִי sous moi (seulement Samuel II xxii, 37, 40, 48 ; ailleurs תַּחְתַּי, cf. c) ; תַּחְתֶּֽנָּה au lieu d’elle (Genèse ii, 21).

  2. Un certain nombre de ces prépositions gardent la forme du singulier devant les suffixes :
    בַּֽעַד :עוֹדֶֽנִּיautour de moi ;
     בַּֽעַדְךָautour de toi (pause בַּעַדֶֽךָ) ;
     בַּֽעֲדֵךְautour de toi (féminin) ;
     בַּֽעֲדוֹautour de lui ;
     בַּֽעֲדָהּautour d’elle ;
     בַּעֲדֵֽנוּautour de nous (une fois בַּעֲדֵֽינוּ, Amos ix, 10) ;
     בַּֽעַדְכֶםautour de vous ;
     בַּֽעֲדָםautour d’eux ;
    עִם :עִםavec moi (Genèse xxxi, 31 ; xxxix, 7 ; généralement remplacé par עִמָּדִי, d’une autre racine) ;
     עִמְּךָavec toi (pause עִמָּךְ) ;
     עִמָּךְavec toi (féminin) ;
     עִמּוֹavec lui ;
     עִמָּהּavec elle ;
     עִמָּֽנוּavec nous (voyelle de liaison ā au lieu de ē) ;
     עִמּוֹavec vous (voyelle de liaison avec le suffixe grave) ;
     עִמָּם et עִמָּהֶםavec eux ;
     etc.

  3. D’autres prépositions prennent devant les suffixes la forme du pluriel masculin ou féminin :
    1. Certaines prépositions ont tantôt la forme du singulier, tantôt la forme du pluriel :
    בֵּין :בֵּינִיentre moi ;
     בֵינךָentre toi (pause בֵינֶֽךָ ; une fois בֵינֶֽיךָ, Genèse xvi, 5) ;
     בֵּינוֹentre lui (exceptionnellement בֵּינָיד) ;
     mais avec les suffixes du pluriel :
     בֵינֵֽינוּ (בֵינֵֽנוּ, בֵנֵֽינוּ)entre nous et בֵינוֹתֵֽינוּ ;
     בֵינֵיכֶם (בֵינֵכֶם) ;entre vous ;
     בֵּינֵיהֶם et בֵּינֹתָםentre eux ;

    1. D’autres n’ont que les formes du pluriel :
    אַחַר (אַֽחֲרֵי) :אַֽחֲרַיaprès moi (pause אַחֲרָֽי) ;
     אַחֲרֶֽיךָaprès toi ;
     אַחֲרַֽיִךְaprès toi (féminin) ;
     אַֽחֲרָיו (אַֽחֲרָוaprès lui ;
     אַחֲרֶֽיהָaprès elle ;
     אַחֲרֵֽינוּaprès nous ;
     אַֽחֲרֵיכֶםaprès vous ;
     אַֽחֲרֵיהֶםaprès eux ;
     אַֽחֲרֵיהֶןaprès elles ;
    תַּֽחַת (תַּחְתֵּי) :אַֽחֲרַיsous moi (תַּחְתֵּֽנִי) ;
     תַּחְתֶּֽיךָsous toi ;
     תַּחְתָּיו (תַּחְתָּו)sous lui ;
     תַּחְתֶּֽיהָsous elle ;
     תַּחְתֵּֽינוּsous nous ;
     תַּחְתֵּיכֶםsous vous ;
     תַּחְתֵּיהֶםsous eux (parfois תַּחְתָּם) ;
     תַּחְתֵּיהֶןsous elles ;
    סָבִיב :סְבִיבֶֽיךָautour de toi ;
     סְבִיבַֽיִךְautour de toi (féminin) ;
     סְבִיבָיוautour de lui ;
     סְבִיבֶֽיהָautour d’elle ;
     et plus souvent, dans les exemples où ce mot est sûrement une préposition :
     סְבִיבוֹתַיautour de moi ;
     סְבִיבוֹתֶֽיךָautour de toi ;
     סְבִיבוֹתַֽיִךְautour de toi (féminin) ;
     סְבִיבוֹתָיוautour de lui ;
     סְבִיבוֹתֶֽיהָautour d’elle ;
     סְבִיבוֹתֵיכֶםautour de vous ;
     סְבִיבוֹתֵיהֶםautour d’eux (et סְבִיבוֹתָם) ;

    1. Il convient de mentionner à part les particules אֶל vers, עַל sur, עַד jusqu’à, se comportant comme les monosyllabiques à voyelle permutable (365).
    ▪  Elles gardent leur voyelle devant les suffixes légers, en l’allongeant dans la syllabe ouverte :
    אֶל :אֵלַיvers moi ;
     אֵלֶֽיךָvers toi ;
     אֵלַֽיִךְvers toi (féminin) ;
     אֵלָיוvers lui ;
     אֵלֶֽיהָvers elle ;
     אֵלֵֽינוּvers nous ;
    עַל :עָלַיsur moi ;
     עָלֶֽיךָsur toi ;
     עָלַֽיִךְsur toi (féminin) (une fois עָלָֽיְכִי à la pause, Psaumes cxvi, 7; forme pausale ordinaireעָלָֽיִךְ) ;
     עָלָיוsur lui ;
     עָלֶֽיהָsur elle ;
     עָלֵֽינוּsur nous ;
    עַד :עָדַיjusqu’à moi ;
     עָדֶֽיךָjusqu’à toi ;
     עָדָיוjusqu’à lui ;
    ▪  Tandis que עַד fait עָֽדֵיכֶם (Job xxxii, 12 ; avec הֵם on a עַד־הֵם, Rois II ix, 18), אֶל et עַל perdent leurs voyelles devant les suffixes graves et prennent ֲ- :
    אֶל  :אֲלֵיכֶם (אֲלֵכֶם)vers vous ;
     אֲלֵיהֶם (אֲלֵהֶם)vers eux, mais, avec la forme poétique légère, אָלֵימוֹ ;
     אֲלֵיהֶן (אֲלֵהֶן)vers elles ;
    עֶל  :עֲלֵיכֶם (עֲלֵכֶם)sur vous ;
     עֲלֵיהֶם (עֲלֵהֶם)sur eux, mais עָלֵימוֹ ;
     עֲלֵיהֶן (עֲלֵהֶן)sur elles ;

V. - Conjonctions

A. La conjonction ו

  1. Idée générale
    C’est la plus usuelle de toutes les conjonctions hébraïques ; elle se joint au mot qui suit, à la façon des préfixes , ל, כ, ב ; sa voyelle primitive paraît avoir été a.
    Elle se présente sous deux formes :
    1. Tantôt elle sert seulement de lien entre deux parties du discours (pronoms, verbes, noms, adverbes, etc.) ou deux membres de la phrase ; étant donné la grande pauvreté de l’hébreu en particules capables d’exprimer les diverses nuances de la subordination des mots et des idées, le ו peut répondre, non seulement à notre conjonction et, mais à nos particules mais, soit, alors, ou bien,de sorte que, afin que, etc. C’est le ו copulatif.
    2. Tantôt le ו, joint à un parfait ou un imparfait, joue le rôle d’un véritable auxiliaire verbal et sert à préciser, par rapport au verbe principal de la phrase, ce qu’il y a de vague dans les temps hébreux qui le suivent. C’est le ו consécutif.


  2. ו copulatif
    1. Devant une consonne autre que les labiales פ, מ, ב, munie d’une voyelle, la voyelle a de la particule fait place à un sheva : וְרוּחַ et l’esprit ; וְהָאָֽרֶץ et la terre.
      Très exceptionnellement, avec un י muni de la voyelle i, on a : וִֽילְלַת (Jérémie xxv, 36 ; Baer וְיִֽלֲלַת) et le gémissement.
    2. Devant les labiales פ, מ, ב, qu’elles aient une voyelle ou qu’elles en soient dépourvues, le ו ne peut maintenir son articulation qui est très faible et il s’atténue en u (66, A ; cf. toutefois infra ζ) ; וּבֶֽגֶד et l’habit ; וּמוֹֽפֶת et le prodige ; וּפֶֽתַח et l’ouverture.
      Cette atténuation tient à ce que deux lettres homorganiques (8, d) consécutives s’articulent difficilement.
    3. Devant une consonne munie d’un sheva,
      • le ו s’atténue généralement en la voyelle u : וּדְבַר et la parole de… ;
      • on trouve quelques exemples dans lesquels la voyelle primitive a s’est maintenue devant une gutturale ponctuée sheva : וַעְצֹר (Job  iv, 2) et retenir ;
      • avec certaines formes des verbes הָיָה il a été, חָיָה il a vécu, le ו prend la voyelle i devant un sheva simple (278, c, d) : וִֽהְיִיתֶם et vous avez été ; וִֽחְיוּ et vivez ;
      • devant יְ, le ו prend la voyelle i et le י, perdant sa valeur de consonne, ne sert qu’à allonger cette voyelle : וִֽיהוּדָה (pour וְיְהוּדָה) et Juda ;
      • le ו s’atténue en u même devant certaines consonnes non gutturales munies du sheva composé (25, c, β) : וּֽזֲהַב (Genèse ii, 12) et l’or de…
    4. Devant une gutturale munie d’un sheva composé, le ו prend la voyelle qui entre dans la composition de ce sheva : וַאֲנִי et moi ; זֶֽאֱמֶת et vérité ; וָֽאֳנִי et la flotte.
    5. À noter, avec א, les formes : וַֽיהֹוָה ,וַֽאדֹנָי (pour וַֽאדֹנָי ; il faudrait lire וְיַהֲוֶה), וֵֽאלֹהִים etc.
    6. La voyelle primitive a reparaît allongée devant certains monosyllabes accentués et devant certains mots dissyllabiques mil‘él. Ainsi en est-il :
      • devant certains mots isolés, aux grandes pauses : וָמַֽתִּי (Genèse xix, 19 ; cf. 393, α) et je mourrai ;
      • entre deux mots consécutifs de l’expression d’une même idée générale : תֹּהוּ וָבֹהוּ (Genèse i, 2) vide et déserte ; si toutefois l’expression est étroitement liée au mot qui suit, le ו prend un sheva : אִישׁ וְאִישׁ יֻלַּד־בָּה (Psaumes lxxxvii, 5), un homme et un homme sont nés dans elle ;
      • entre plus de deux mots contribuant à exprimer une idée générale : פַּֽחַד וָפַֽחַת וָפָֽח (Isaïe xxiv, 17) frayeur et fosse et piège ; ici toutefois les exceptions sont très nombreuses : בְּצוֹם וְשַׂק וָאֵפֶר (Daniel ix, 3) dans le jeûne et le sac et la cendre ;
      • on a toujours וְ devant גַּם ,לֹא ,אֵת ,זֶה et autres particules étroitement liées au mot qui suit.


  3. ו consécutif
    1. Avec le parfait
      • Placé devant un parfait, le ו consécutif met ce parfait en harmonie de temps et de mode avec le verbe (généralement à l’imparfait) qui domine la phrase (406) : יֵצֵא וְעָמַד וְקָרָא (Rois II v, 11) il sortira et se tiendra debout et invoquera.
      • Devant le parfait, le ו consécutif n’a pas de vocalisation particulière : וַֽעֲמַדְתֶּם ,וּקְטַלְתֶּם ,וְקָטַל, etc.
      • Le seul effet possible du ו consécutif est de faire avancer l’accent dans les formes du parfait qui sont mil‘él : וַֽהֲסִרוֹתִי ,וְקָטַלְתָּ, etc. ; il peut en résulter une abréviation de voyelle dans des parfaits qal : יָכֹלְתָּ devient וְיָֽכָלְתָּ et tu pourras. Encore l’avancement de l’accent n’a-t-il pas lieu :
        1. aux premières personnes du pluriel : וְלָקַחְנוּ (Genèse xxxiv, 17) alors nous prendrons ;
        2. aux troisièmes personnes singulier féminin et troisièmes personnes pluriel du hif‘il : וְהִקְטִילוּ ,וְהִקְטִילָה ; toutefois on a וְהִבְדִּילָה (Exode xxvi, 33) et séparera, et וְֵבִיאָה (Lévitique xv, 29) et elle apportera ;
        3. le plus souvent au qal des verbes לא et לה : וְנָשָֽׂאתִי (Genèse xviii, 26) alors je pardonnerai ; וּמָחִֽיתִי (Genèse vii, 4) et je détruirai ;
        4. souvent, aux qal et nif‘al des עע et עו, dans les formes terminées par וּ , ָה : וּבָֽאוּ (Exode vii, 28) et ils viendront ; וְשָֽׁבָה (Isaïe vi, 13) et elle retournera (pour et de nouveau) ;
        5. à la pause : וְאָמָֽרְתָּ (Isaïe xiv, 4) et tu diras ;
        6. Devant un mot monosyllabique ou commençant par la tonique : וְיָשַֽׁבְתָּ בָּהּ (Deutéronome xxvi, 1) et tu t’y établiras ;
        7. Ces règles sont très flottantes et leur application est sujette à de nombreuses variations ; ainsi les règles 1-4 ne s’appliqueront pas si le mot qui suit le parfait commence par un א ou par un ע, et il y aura d’ordinaire avancement de l’accent.
    2. Avec l’imparfait
      • Placé devant un imparfait, le ו consécutif met cet imparfait en harmonie de temps et de mode avec la verbe (assez souvent au parfait ; 405) qui domine la phrase : כִּי־רָאִיתִי אֱלֹהִים … וַתִּנַּצֵל נַפְשִׁי (Genèse xxxii, 31) car j’ai vu Dieu… et mon âme a été sauvée.
      • Devant l’imparfait, le ו consécutif a une ponctuation particulière :
        1. avec les préformantes ת ,י et נ il prend la voyelle a bref et occasionne le redoublement de la préformante : וַיִּקְטֹל, etc.
        2. toutefois le י ponctué sheva ne se redouble pas : וַיְקַטֵל ;
        3. devant la préformante א, l’absence du redoublement est compensée par l’allongement de la voyelle a : וָֽאֶקְטֹל ;
        4. on a exceptionnellement avec le pi‘él : וַֽאֲגָרֵשׁ (Juges vi, 9) ; Baer, וָֽאֲגָרֵשׁ) et j’ai chassé, etc.
      • La forme verbale de l’imparfait peut elle-même subir certaines modifications : Entre deux imparfaits appartenant à la même conjugaison, on choisit le plus léger (apocopé) ; de plus, l’accent tend à remonter sur la pénultième, ce qui peut entraîner l’abréviation de la voyelle dans la dernière syllabe.
        1. De là l’emploi :
          • de la forme יַקְטֵל, au lieu de יַקְטִיל, dans le hif‘il des verbes à consonnes fortes ; de même parfois (mais plutôt exceptionnellement) au nif‘al : וַיִּשָּׁאֶר (Genèse vii, 23) et il resta ;
          • des formes וַיָּסָב et וַיָּסֶב aux qal et hif‘il des verbes עע ;
          • des formes וַיֹּאכַל et וַיֹּאמֶר aux qal des verbes פא ;
          • des formes וַיּוֹשֶׁב ,וַיֵּשֶׁב et וַיֵּיטֶב ,וַיּוֹשֵׁב aux qal et hif‘il des verbes פי ;
          • des formes וַיָּגֶל ,וַיָּקֶם ,וַיָּקָם aux qal et hif‘il des verbes עו et עי ;
          • des formes וַיִּתְגַּל ,וַיֶּגֶל ,וַיְגַל ,וַיִּגָּל ,וַיִּגֶל aux diverses formes des verbes לה (on trouve toutefois, en certains cas, וַיִּגָּלֶה ,וַיִּגְלֶה, etc.)
        2. Aux premières personnes singulier et pluriel, il n’y a pas généralement recul d’accent ni adoptions des formes apocopées : וָֽאֶגְלֶה ,וָֽאָקִים ,וָֽאָקוּם (plus fréquent que וָֽאֶגֶל) etc.
        3. Mêmes aux premières personnes singulier et pluriel, on rencontre assez souvent, surtout dans les documents récents, la désinence וָֽאֶתְּנָה : ָה (Juges vi, 9) et j’ai donné ; וָֽאֶקְבְּצָה (Ezra vii, 28) et je rassemblai ; וַנַּחַלְמָה (Genèse xli, 11) et nous avons rêvé.

B. Autres conjonctions

  1. Conjonctions primitives :
    אַףaussi
    אִםsi, ou bien (dans les phrases interrogatives)
    לוּא ) לוּ) si
    אוֹou bien
    פֶּן־de peur que, afin que … ne … pas
    גַםaussi
    כִּיparce que
    Il faut aussi mentionner אֲשֶׁר et -שֶׁ, dont le sens propre paraît être plutôt celui d’une particule conjonctive que, parce que, afin que, etc., que d’un pronom proprement dit.

  2. Conjonctions composées :
    עַל־כֵּן ,לָכֵןc’est pourquoi
    עַד־אֲשֶׁרjusqu’à ce que
    כַּאֲשֶׁרcomme
    יַעַן אֲשֶׁרparce que
    לְמַֽעַן אֲשֶׁרafin que
    אַֽחֲרֵי אֲשֶׁרaprès que
    עֵֽקֶב כִּי ou עֵֽקֶב אֲשֶׁרparce que
    בְּטֶֽרֶםavant que
    etc.

VI. - Interjections

  1. Un certain nombre d’interjections sont des cris naturels arrachés par telle ou telle émotion ; on les retrouve dans toutes les langues, bien que chaque idiome leur ait imprimé un caractère spécial :
    אָה ,אֲהָהּ ,הָהּah ! hélas ! (tristesse)
    אַלְלַיmalheur à … !
    הוֹ־הוֹ ,הוֹיhélas !
    אוֹיָה ,אוֹיmalheur !
    אִיmalheur !
    אִילוֹmalheur à lui ! (Ecclésiaste iv, 10)
    נָאde grâce ! (déprécatif)
    אָֽנָה ,אָֽנָאah ! de grâce (composé de אָהּ et נָא)
    הֶאָהah ! (de joie)


  2. D’autres interjections sont ou paraissent empruntées aux autres parties du discours :
    הַס (הָֽס à la pause)silence ! gardez le silence !
    הַסּוּ (pluriel)taisez-vous !
    Le mot הַס paraît être une simple onomatopée en rapport avec cette signification ; il est devenu le point de départ d’un verbe dont on retrouve une forme (וַיַּהַס) Nombres xiii, 30 et dont הַס ,הַסּוּ ont été ensuite considérés comme l’impératif.

    הִנֵּה ,הֵןvoici (cf. 381, h)
    הִנֵּה־נָאvoici donc !
    רְאֵהvois ! (impératif qal de רָאה)
    הַב, הָֽבָה, הָֽבִי, הָֽבוּva ! allons ! eh bien ! (impératif qal de יָהַב il a donné ; cf. en français notre tiens !
    לֵךְ, לְכָה, לְכוּva ! allons ! (impératif qal de הָלַךְ il est allé)
    נֵּde grâce ! (mot à mot : par moi)
    אַשְׁרֵיheureux ! (mot à mot : bonheurs de …)
    חָלִילָה, חָלִלָהloin de … ! (motà mot : profane ! ad profana !)
    חָלִילָה לִיloin de moi !
    etc.

1. On retrouve cette particule comme forme normale de la négation en éthiopien.
2. En éthiopien, on a ’enta.
3. Verbi Gratia, "par exemple" (littéralement "par la grâce du verbe").